L’échelle de l’art : du monument à l’ornement

organisé par GUILLAUME BRAQUET, CAROLE DELHORME, LAWRENCE GASQUET

                Du monument à l’ornement, du gigantisme à la miniature, du symbolique à la surface, de la mémoire à la trace, le présent colloque s’intéressera à la matérialité de l’artefact, sachant qu’il ne lui est jamais réductible, et que l’œuvre est également un objet de discours qui se voit entraîné dans un réseau complexe de significations qui bientôt le dépassent. L’échelle, comme le format, est un des opérateurs clés des pratiques matérielles et symboliques humaines en tant qu’elle fonde notre représentation du monde et celle que nous avons de nous-même au sein de celui-ci. L’échelle est le facteur qui autorise et fonde le format, que David Zerbib définit comme « construction médiatrice qui norme des modes d’inscription, de codage, de traduction, d’implémentation, d’exposition, de filtrage et d’usage de forme et d’informations ». L’échelle tend vers l’espace, mais aussi bien sûr vers la mesure du temps et vers les moyens d’expérimenter la dimension en sa commensurabilité ou parfois son absence de commensurabilité. La question de comment prendre la mesure des choses du monde, qu’elles soient matérielles ou conceptuelles, se posera, avec ses corollaires de limitations, c’est-à-dire de standardisation. L’échelle définit la condition de l’expérience, les cadres de la perception, les modes de connaissance que nous mettons en pratique à chaque instant de notre vie : nous étudierons plus particulièrement les méthodes suivant lesquelles elle modèle le champ de la représentation et comment elle façonne notre construction du réel. Du monument à l’ornement, l’échelle semble décider « naturellement » de la fonction des artefacts ou des objets naturels que nous nous approprions - comment fonctionne ce processus ?

                De la production à la réception de l’œuvre, ce colloque invitera les participants à apporter une contribution théorique concernant l’échelle de l’art : à la croisée des sciences et de l’histoire des idées, des techniques, de la philosophie et des arts (littérature, arts plastiques, images fixes et mouvantes, architecture), nous nous intéresserons à la question de l’échelle en tant qu’elle est la première qui se présente à toute tentative de théorisation de la représentation. En effet, avant même que d’autres caractéristiques immédiatement constituantes de l’œuvre (couleur, forme, texture) ne modèlent la perception de l’observateur et ne l’informent, l’échelle est le facteur qui impacte immédiatement la réception de l’œuvre, et détermine son statut social et esthétique. L’œuvre fonctionne toujours comme dispositif qui créé une dynamique entre le lieu qui l’accueille ou qui la fait exister et l’observateur. La question de l’échelle ouvre ainsi le champ à celle de l’agencement du monde, et de la nature des catégories que nous avons créées pour l’appréhender.  Ce thème nous invite également à penser l’échelle de l’art dans sa perspective épistémologique.

Le lien vers la billetterie du Musée des Beaux-Arts
 

• Inscription gratuite et obligatoire étudiants : lien billetterie Musée

• Personnels universitaires et cas particuliers, inscription gratuite et obligatoire : carole.delhorme@univ-lyon3.fr

Merci de présenter votre carte professionnelle, ou carte d’étudiant à l’entrée